NUMÉRO 09 – OCTOBRE 2019
ANDREA ET STANISLAS NDOUR CHAUVEAU
DEPANNEUR(EUSE) ELECTRIQUE
TECHNICENTRE DE MAINTENANCE DE PARIS NORD”
« Coup de foudre au dépannage électrique »
Selon une enquête IFOP, 14 % des couples se sont rencontrés au travail. Logique, on y passe la moitié de son temps ! Quand Stanislas Ndour rejoint le Technicentre de maintenance de Paris Nord, il ne se doute pas qu’en plus d’y trouver un travail, il va y rencontrer sa future épouse, Andréa Chauveau, seule femme dépanneuse. Presque un beau roman, en tout cas une belle histoire !
Crédit photo SNCF
« J’ai manqué l’heure du train d’amour, baby. Le train d’acier et de velours » chantait Gilbert Bécaud. Stanislas, lui, a « pris le train » à l’heure, le 26 décembre 2005, jour de son anniversaire, lorsqu’il a pris ses fonctions au Technicentre de Paris Nord. Mais il ne savait pas qu’il prendrait aussi le « train d’amour » avec Andréa et son petit Mathéo.
Lorsqu’il rejoint l’équipe dépannage, Andréa est chargée de l’accompagner pour prendre ses marques. Très qualifiée, patiente et bonne pédagogue, c’est tout naturellement que son responsable lui demande régulièrement de former les nouveaux arrivants. Elle sait bien que débuter dans une nouvelle équipe, ce n’est jamais évident et pour cause : il lui a fallu se faire une place. Elle, une des rares filles du Technicentre travaillant sur le terrain ! C’est peut-être ce qui les rapproche d’ailleurs. Tous deux ont dû se battre un peu plus que les autres pour gagner leur place. Stanislas a parfois dû balayer des remarques blessantes, voire racistes à son arrivée, notamment sur sa couleur de peau. Quant à Andréa, elle se souvient avec amertume de ce collègue qui, trois mois après son arrivée, refusa de lui serrer la main – devant tout le monde – jugeant qu’une femme n’avait rien à faire au dépannage. Difficile également d’accepter l’idée qu’elle soit la moins gradée de son équipe alors même qu’elle est la plus ancienne embauchée de l’équipe.
Crédit photo SNCF
Mais leur travail au technicentre leur plaît. Ils solutionnent les problèmes électriques, tels que les climatisations. Lorsqu’un train présente une panne, il faut établir un diagnostic, repérer la pièce défectueuse, la réparer ou la retirer. À eux d’enquêter pour trouver la solution afin que le train reparte le plus rapidement possible. Ici, peu de maintenance prédictive. Si les codes défauts des engins peuvent les aider à identifier la panne, une solide expérience des différents modèles de trains et des pannes possibles est indispensable. Ensuite, vient le travail physique, il faut retirer et changer les pièces : ainsi, il faut compter trois heures environ pour changer une climatisation.
Un travail physique qui se fait de jour comme de nuit en équipe, une équipe dont Stanislas n’hésite à pas à dire qu’elle est comme une seconde famille. Le couple, passionné, donne beaucoup à leur travail. Ils ont organisé leurs horaires en alternance – l’un de jour, l’autre de nuit – depuis leur mariage en 2017 et la naissance de leur petite fille Kassandre.
Le parcours de ANDREA CHAUVEAU en 4 dates
2002
Apprentie à la SNCF durant deux ans, au Technicentre de maintenance d’Ourcq puis du Landy
2004
Diplômée du BAC pro MSMA (Maintenance des systèmes mécaniques automatisés), option ferroviaire
2004
Intègre l’équipe de dépannage Z2N au Technicentre de maintenance de Paris Nord
2025
Devenir assistante maternelle ou travailler dans les hôpitaux auprès des enfants
UNE CARACTERISTIQUE, UN MOT, UN DICTON
« Une femme forte même blessée, même les yeux emplis de larmes garde le sourire. »
Le parcours de STANISLAS NDOUR en 4 dates
2004
Diplômé du Bac pro MSMA (Maintenance des Systèmes Mécaniques Automatisés)
2005
Embauché au Technicentre de Paris Nord à l’installation outillage
2006
Intègre l’équipe de dépannage Z2N au Technicentre de maintenance de Paris Nord
2025
Continuer dans le dépannage et passer une VAE ?
UNE CARACTERISTIQUE, UN MOT, UN DICTON
« Je ne compte aucune défaite,
que des leçons de vie,
sans elles je serais inculte. »
Rohff
3 questions à ANDREA CHAUVEAU ET STANISLAS NDOUR
Un futur avec les robots vous l’imaginez comment ?
Dans un avenir à moyen ou long terme les robots pourraient nous remplacer. On peut craindre que l’augmentation des robots fassent baisser le nombre de salariés.
Que vous évoque la notion d’usine 4.0 ?
C’est une usine très moderne, avec beaucoup d’ordinateurs, qui permettraient de dépanner le train à partir d’un ordinateur.
Qu’est-ce qui vous rend fier dans votre travail ?
Le fait de rencontrer beaucoup de monde venu d’horizons différents avec des personnalités très différentes. Ici on s’est fait de vrais amis, il y a une complicité entre nous tous, d’ailleurs les anciens nous les appelons « tontons ».