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Christophe LEROY – Responsable des Ressources Humaines

By Septembre 2024
NUMÉRO 57 – SEPTEMBRE 2024

Christophe LEROY - Responsable Ressources Humaines

Direction du Matériel

Christophe Leroy : un parcours sans plan de carrière, une réussite totale !

En 1990, avec son bac en poche, Christophe, passionné d’électronique, de robotique et d’automatisation, s’inscrit dans un BTS électrotechnique…où il n’ira finalement jamais. Embauché à la suite d’un contrat d’été dans une entreprise de robotique aux environs de Nevers, il continue à envoyer des candidatures spontanées aux entreprises du coin, dont une aux « ateliers de Vauzelles », comme on appelle le site neversois du Technicentre industriel Nevers Languedoc, à l’époque.

La candidature portera ses fruits… 5 ans plus tard ! Profitant de la transition de l’établissement, qui délaisse le diesel pour entamer l’ère de l’électrique, Christophe reçoit un appel du Technicentre : « Ils disaient faire suite à ma candidature, j’ai cru que c’était une erreur ! Mais non, ils avaient bien conservé mon CV. ». Après un entretien concluant, c’est à nouveau le silence radio. Christophe poursuit son activité, qui l’amène régulièrement dans les ateliers du Technicentre pour assurer la maintenance du banc d’essai des compresseurs. Finalement, c’est en début d’année 1997 que tout s’accélère pour Christophe. Les RH du Technicentre confirment leur intérêt et Christophe rejoint enfin, en juin 1997, la « grande maison » en tant qu’attaché opérateur sur les Z2N, où il effectue le câblage et les essais de sortie de rame.

Souhaitant évoluer, Christophe valide à distance et en trois ans un DUT puis une licence en génie électrique. Les diplômes en poche, il lui faudra être patient et persévérant « On m’a expliqué que j’avais été embauché en tant qu’opérateur et que le temps de l’évolution n’était pas encore tout à fait arrivé ». Son cursus Qualif E en 2002, réalisé en immersion durant dix mois à Lyon et dont il ressort major de promo, va galvaniser sa carrière !

2003, Christophe fait ses premiers pas de DPX. Il est en charge de l’équipe des réparations accidentelles. Puis d’autres postes de DPX s’enchaînent : DPX Locotracteurs, équipe pour laquelle les agents font la remotorisation des Y8000, puis DPX Bogies pendant 5 ans environ.

Au début des années 2010, Christophe poursuit son évolution en devenant aDUO du Pôle Activités Transverses (PAT) au TINL, qui regroupe les bogies, la maintenance, les services généraux et les mouvements. « Le Pôle PAT portait très bien son nom avec ses activités très transverses : il y avait de la SEF, du mouvement, de la maintenance, c’était très varié ! ».

Après presque 4 ans au PAT, sa progression continue. Christophe accède au poste de Responsable Qualité au sein du pôle QSE, et assure temporairement la fonction de Responsable QSE lors d’un remplacement : « C’était un poste très formateur ! ».

À la fin de cette mission, il se voit proposer le rôle de DUO Logistique industrielle et Achats : « C’était la découverte d’un nouveau métier : les agents y parlent une langue propre à la logistique et j’ai dû apprendre à maîtriser ce nouveau vocabulaire ».

« J’ai toujours changé de poste grâce à des opportunités, j’ai toujours tenté de relever les défis qui m’ont été proposés »

Finalement, en 2018, à la suite de la redéfinition des périmètres et missions des UO du Technicentre, Christophe prend la direction de l’UO Organes de roulements : « C’était une UO nouvellement créée. Nous avions envie de rapprocher les bogies et les essieux qui partagent un fort enjeu SEF. Mon expérience en Qualité et ma connaissance des bogies ont été des atouts. Ça a également été l’occasion de mettre en place une structuration de l’UO, qui perdure encore aujourd’hui, comme quoi, nous avions eu le nez creux ! »

Après avoir occupé deux postes de DUO, la question de « la suite » se pose naturellement. C’est à ce moment-là, en 2022, que Christophe reçoit l’offre de devenir Responsable des Ressources Humaines (RRH) du TINL.  « Le CODIR cherchait quelqu’un qui avait la possibilité de travailler de manière plus efficace, en opérationnel, avec les différentes UO. Le fait d’avoir vu de nombreuses facettes de l’établissement était un avantage. Mais j’ai senti une vraie mutation en passant à RH, ma voix n’est pas perçue de la même manière ! »

Un parcours impressionnant : de qualifié B à Responsable des Ressources Humaines, et cela sans avoir suivi de plan de carrière prédéfini. « J’ai toujours changé de poste grâce à des opportunités, j’ai toujours tenté de relever les défis qui m’ont été proposés. Prendre une unité mécanique, par exemple, quand on est électricien, ça a été mon premier challenge. Et puis on comprend, au fur et à mesure des expériences, qu’en plus de la technique, on nous attend surtout sur l’organisation et le management. Peut-être que le fil conducteur de mon parcours a été le fait de vouloir être à la hauteur de la confiance qu’on m’a témoigné en me proposant des postes. »

Votre coup de cœur du moment ?

Il s’agit de l’humoriste Verino.

Votre coup de chapeau du moment ?

Il va à ce que toute l’équipe RH du TINL met en place collectivement pour trouver les effectifs à recruter pour l’établissement. Cela nous prend une énergie folle !

L’équipe travaille d’arrache-pied pour trouver des gens motivés ou ayant les bonnes compétences dans un bassin d’emploi qui est sous tension – le hasard a beaucoup d’humour car les profils de dépanneurs électriques recherchés en priorité aujourd’hui sont les mêmes que mon profil lorsque je suis entré dans l’entreprise !

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Jérôme Benazet – Responsable processus de maintenance et SI

By Juillet 2024
NUMÉRO 56 – JUILLET 2024

Jérôme BENAZET - Responsable processus de maintenance et SI

Ingénierie du Matériel

Jérôme Benazet : apprendre pour comprendre

C’est en 2012 que Jérôme découvre le Matériel, en entrant au Technicentre de Maintenance de Villeneuve, où il fait le tour de l’ensemble des métiers, en commençant par les Méthodes et la planification. Il y côtoie tous les types de matériel roulant (ou presque !) : Transilien, Intercités, TER, FRET et Infra. En 2015, un stage DPX au Technicentre Est-Européen lui permet de faire la découverte du TGV mais aussi du management : « Après une semaine de passation avec le DPX, je me suis retrouvé seul face à l’équipe. C’était très formateur ! » explique Jérôme.

Fort de cette expérience, il revient au Technicentre de Villeneuve pour deux ans en tant qu’ADUO Proxifret, puis met le cap sur le Technicentre Sud-Est-Européen pour devenir DUO Confort-propreté, puis Circuit court propreté. A la faveur d’un regroupement de stations de maintenance, son poste se concentre sur Paris et Montpellier, avec deux plans de transports et donc deux cadencements différents, un vrai challenge !

Après 10 ans de production en Technicentre, Jérôme n’a qu’une question en tête : qui sont ceux qui écrivent les documents de maintenance ? Et pourquoi les écrivent-ils comme ça ? Afin de trouver la réponse à ses questions, il pousse la porte de l’Ingénierie du Matériel et dépose, fin 2021, ses bagages à MDI où il est en charge des processus de maintenance mais aussi des SI (systèmes d’information) qui permettent de réaliser la maintenance. « Comme quand j’ai découvert les contraintes en tant que DUO Confort-Propreté, je me doutais que l’Ingénierie avait elle aussi ses contraintes et je voulais les découvrir. Au bout de deux ans maintenant, je vois bien que l’Ingénierie a en effet ses normes, ses contraintes, ses règlementations… Ce sont des choses qu’on voit un peu moins sur le terrain. Avec mon expérience, j’essaie de simplifier les processus quand cela est faisable et de réduire les irritants que je pouvais retrouver en prod en Technicentre de maintenance. » éclaire Jérôme.

« Mon périmètre est plutôt généraliste : on explique comment on fait de la maintenance en Technicentre de Maintenance et en Supervision Technique de Flotte. Nous standardisons dans l’équipe le plan de chaînage, la coordination de production, la planification, les méthodes… On écrit les process, les fiches missions, on fait ensuite le lien avec les systèmes d’information, on se déplace sur le terrain, on forme et on accompagne. Aujourd’hui, on ouvre un nouveau volet avec les sociétés dédiées : on les aide à écrire leurs processus en apportant nos conseils et notre expertise. Nous formons également leur personnel, qui est en reconversion interne ou qui vient de l’extérieur. »

Multiples missions, multiples casquettes, multiples interlocuteurs… des journées bien remplies pour Jérôme qui sait pouvoir compter sur son équipe, une vingtaine de collègues, tous experts dans leur domaine respectif.

Cependant, Jérôme a décidé de se lancer dans un nouveau challenge : l’obtention d’un Mastère spécialisé en systèmes de transports ferroviaires et urbains, auprès de l’école des Ponts et Chaussées, depuis septembre dernier. Un Mastère ouvert à toute personne travaillant dans le milieu ferroviaire… mais aussi urbain « une autre façon de faire du chemin de fer, avec une autre vision ! » résume Jérôme.

« Je me suis lancé dans l’obtention d’un Mastère spécialisé en systèmes de transports ferroviaires et urbains »

« C’était une opportunité qui m’a été proposée et, après réflexion, je l’ai acceptée. Ensuite, il y a eu une phase de sélection en interne, car l’opportunité est ouverte à tous, toutes SA confondues, pour 4 à 5 places maximum. C’est très engageant, car notre hiérarchie est également impliquée dans le processus de sélection. Je n’aurais pas pu le faire en étant en opérationnel, car il a fallu s’organiser pour couvrir mes périodes à l’école et enchaîner avec le travail personnel le week-end.

Et puis, après douze ans de maintenance, je sais qu’il y a autre chose que l’Ingénierie, il y a aussi l’exploitation et l’infrastructure. Avec les appels d’offres, il y a beaucoup de choses qui changent je sais qu’il n’y aura pas que SNCF, dans ce domaine. Il y a Alstom, Siemens, RATP, Kéolis… D’aller voir comment eux aussi se préparent et quels sont leurs niveaux, c’était l’occasion avec ce Mastère et c’est également très instructif » détaille Jérôme.

Après le parcours académique terminé en juin, c’est un été studieux qui s’annonce pour Jérôme avec la rédaction d’une thèse, afin de décrocher le précieux sésame. Le tout en assurant la continuité de service côté SI pour son périmètre pendant la période des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris : « C’est une bonne année ! Après les Jeux de Paris, je rends ma thèse en octobre, puis viendront les premières circulations pour Sud Azur, Sud Hauts-de-France et Loire Océan. On anticipe déjà le SAV de ces sociétés dédiées en janvier. C’est chargé mais passionnant ! » sourit Jérôme.

Votre coup de cœur du moment ?

Il s’agit du film « Top Gun ». Il m’a plu par son sujet, ses images et la thématique de l’aéronautique.

Votre coup de chapeau du moment ?

Je le donne à Rachel Picard, qui nous repousse dans nos retranchements en voulant lancer sa compagnie de trains.

Elle l’avait dit il y a un an et tout le monde s’était moqué d’elle.

Un an plus tard, elle a un milliard d’euros et annonce vouloir acheter 15 rames TGV M. Ce n’est pas une ancienne Directrice Générale de Voyageurs pour rien, cette dame ! Et même si elle a été critiquée, elle revient et je pense qu’elle va y arriver. C’est impressionnant quand on sait que Railcoop et Midnight train ont récemment mis la clef sous la porte.

Focus sur le Mastère spécialisé Systèmes de transports ferroviaires et urbains

Créé en 2008 par l’Ecole des Ponts et Chaussées, cette formation pluridisciplinaire propose une vision d’ensemble du système ferroviaire et urbain, intégrant les aspects techniques, économiques et règlementaires. Les étudiants y apprennent à concevoir, exploiter et maintenir les différents transports guidés, qu’il s’agisse de trains, de métros, de tramways ou de Bus Rapid Transit (BRT), leurs infrastructures, ainsi que le mass-transit. Ils sont encadrés par une équipe de 160 professionnels du monde du transport.

Le diplôme confère aux élèves le titre d’ « experts internationaux en systèmes de transports ferroviaires et urbains », reconnu par le Registre national des compétences professionnelles (RNCP).

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Eric JOURDAN – Supplier performance manager

By Mai 2024
NUMÉRO 54 – MAI 2024

Eric JOURDAN - Supplier performance manager

Centre de Logistique Intégrée

Eric Jourdan : le diplomate des fournisseurs

Les missions délicates dans le monde industriel, Eric Jourdan en a fait son quotidien : après une décennie passée dans le secteur du nucléaire (branche retraitement) en qualité d’automaticien, il participe à la mise en service de machines d’envergure dans le cadre de productions de ligne sur le site de la Hague (Manche) puis Melox dans le Sud de la France. Envie de changement et d’évolution, Eric se tourne vers le management dans l’industrie grande série. D’abord sur le secteur de l’électroménager en tant que Responsable d’unité puis chez un équipementier très connu dans l’automobile. A la faveur d’une opportunité de découverte et d’un rapprochement familial, Eric Jourdan entre à la SNCF, au Technicentre industriel Nevers Languedoc en 2010, où il découvre la base du Matériel : le contact roue-rail, en qualité de DPX Essieux.

De Nevers à la région parisienne, il n’y a qu’un train, et… plusieurs postes en Technicentre de maintenance à la clé. La découverte du Matériel se poursuit : coordinateur qualité au sein du Pôle QSE du Technicentre de Maintenance de Paris-Saint-Lazare, RAC (responsable amélioration continue) au Technicentre de Maintenance de Trappes-Montrouge, puis chef de projet établissement sur le CBM pour les Régio2N (condition-based maintenance (maintenance conditionnelle, en français)) et Banc de mesure ESSIEUX, qui lui ouvre les portes des projets collaboratifs, notamment avec l’Ingénierie du Matériel.

Cette coopération, ce partage d’expérience, de savoir-faire sont la clé de voûte de son poste de Supplier performance manager (soit manager de la performance des fournisseurs) au CLI (Centre de Logistique intégrée), dans l’équipe Performance des fournisseurs externes, depuis octobre 2023. Sa mission : suivre efficacement les fournisseurs externes défaillants, particulièrement ceux ayant un taux de service très bas depuis plus de six mois. Cet indicateur et ce suivi au plus près est crucial pour anticiper au mieux les difficultés que rencontrent nos fournisseurs et éviter de mettre à l’arrêt notre production, en décalant les livraisons de pièces pour maintenir les trains.

Son rôle de vigie est stratégique.

En déclenchant un audit opérationnel chez un fournisseur déficient, Eric analyse le cycle des étapes entre la réception de la commande et l’expédition de la pièce ciblée. Plusieurs paramètres sont ainsi passés en revue et au crible : interface client, planification, achats, gestion de l’atelier, flux physiques… « J’effectue mes visites avec bienveillance ! Je n’ai pas que la mission de débusquer d’éventuelles difficultés, je montre aussi que le Matériel est présent physiquement sur le terrain, que nous sommes à l’écoute de nos fournisseurs afin de créer plus de liens avec eux. Mais si nous sommes à l’écoute, nous avons également des exigences et cette présence chez eux permet de dialoguer et suivre nos pièces dans leur process. Une relation de partenariat ou chacun a besoin de l’autre. Cette démarche est très bien perçue car c’est du donnant-donnant. Le fournisseur peut profiter de l’occasion pour nous faire des remontées et renforcer la collaboration entre nos deux entités. »

« Je suis là pour prendre en compte les problématiques tout en mettant de l’huile dans les rouages ! »

La crise Covid a d’ailleurs chamboulé les habitudes de travail des fournisseurs : « De nouveaux cas de figure sont apparus : rachats d’entreprises, carnets de commandes qui explosent et qui sont difficiles à canaliser, difficultés à s’approvisionner en matières premières, affermissement de la gestion de fournisseurs historiques qui se sentent un peu trop en terrain conquis, réponses à certaines urgences des TI… Je suis là aussi pour prendre en compte ces problématiques, les aider et les soulager … tout en mettant de l’huile dans les rouages ! »

Eric n’est pas le seul interlocuteur des fournisseurs : « Je suis au service des RFE – responsables fournisseurs externes – qui gèrent le carnet de commandes. Je peux être leur relais en local et ils peuvent même m’accompagner à l’occasion de mes audits. Il est important qu’il y ait de la cohésion au sein de nos équipes et que nous partagions le même angle de vue face au fournisseur. Il existe un partage fort avec les achats, les achats stratégiques, la qualité et les services ingénierie afin de montrer au fournisseur notre cohérence. Mais je ne veux pas paraître comme l’interlocuteur principal auprès du fournisseur externe, je veux que les RFE restent en pole position dans le suivi des actions. Moi, j’agis quand un couac apparaît, pour gérer la crise, monter le plan d’actions et pour faciliter la résolution des problèmes. »

Dijon, Clermont-Ferrand, Belfort, Orléans, Chartres, Brive, Nevers, Albi… « Je suis sur la route une fois par semaine, mais ça fait partie du deal de cette mission ! Il faut être mobile, être présent et aller au contact des fournisseurs, et montrer qu’on est là, sur la durée : comme on dit « Loin des yeux, loin du cœur ! », afin que nous soyons servis en temps et en heure, et toujours en qualité ! »

Votre coup de cœur du moment ?

Il va à Lando Norris, un pilote de F1 qui a remporté sa première victoire au Grand Prix de Miami début mai, avec MacLaren ! C’est un jeune qui a beaucoup de talent et c’était une victoire bien méritée !

Votre coup de colère du moment ?

Un peu de politique… les incohérences décisionnelles de nos dirigeants politiques.

Votre coup de chapeau du moment ?

Je dirais 2 coups de chapeau !

Tout d’abord à l’équipe du CLI et tout le travail qu’elle fournit au quotidien. Dans notre entité, nous avons des métiers qu’on ne connaît pas forcément, ou très peu. Je les découvre et j’apprécie de pouvoir les vivre en coulisses, de voir ce qu’il se passe lorsque l’on commande des pièces. Le CLI se réinvente au quotidien, dans sa relation avec les différentes entités et les fournisseurs, les agents se donnent au maximum. Pour eux, c’est une véritable bataille au quotidien !

Un coup de chapeau également aux équipes projet OPTER, que j’ai pu côtoyer à Saint-Pierre-des-Corps. Ils font un travail remarquable et sont d’une grande compétence, avec cette envie de rendre leur travail le plus parfait possible.

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Ryan MICHAUD – Assembleur en ingénierie de soutien

By Avril 2024
NUMÉRO 53 – AVRIL 2024

Ryan MICHAUD - Assembleur en ingénierie de soutien

Cluster d'Ingénierie Sud

Ingénieur généraliste de formation, et actuellement assembleur en ingénierie de soutien pour le Cluster d’Ingénierie Sud, Ryan Michaud carbure au café et l’énergie positive.  Rencontre avec un ingénieur perspicace, convaincu que les innovations ne viennent pas du génie individuel, mais des efforts collaboratifs alimentés par une vision commune et une curiosité incessante.

« C’est l’amour qui m’a fait traverser l’Atlantique ! », explique Ryan Michaud en riant. Né au Canada (dans la province d’Ontario), rien ne le prédisposait à rejoindre SNCF, de l’autre côté du globe. Et pourtant ! En ayant grandi dans l’atelier de son père qui faisait la maintenance de grands engins de chantiers et avec une appétence toute particulière pour la physique, Ryan prend tout naturellement le chemin d’une école d’ingénieurs au Canada et choisit de rester en filière généraliste : « Je n’avais pas envie de me limiter à un seul domaine d’expertise », explique-t-il.

À son arrivée en France, Ryan teste plusieurs métiers : la conception d’automatismes pour la pétrochimie, la simulation multiphysique pour un éditeur de logiciels… Il prépare même l’agrégation en génie électrique pour devenir professeur. Une expérience qui sera de courte durée : « Au bout de 4 mois d’enseignement, j’ai compris que ça n’était pas pour moi ! »

C’est alors qu’il a l’opportunité de rejoindre SNCF via l’Ingénierie du Matériel, en 2018. « Pour moi c’était une chance de pouvoir travailler au sein d’une entreprise qui œuvre à décarboner nos activités ». Et de pouvoir retourner en enfance en retrouvant les « sacro-saints » moteurs : il débute ainsi sa carrière comme spécialiste technique des moteurs auxiliaires puis intègre l’équipe vie-série des locomotives : « C’était très intéressant d’être exposé aux contraintes opérationnelles des Activités ». Il réalise ensuite un stage en production au Technicentre industriel de Vénissieux, avec un focus sur les problèmes de moteurs de traction SM 47, l’un des moteurs des TGV synchrones.

Depuis 2021, il a rejoint le Sous-système Puissance du Cluster d’Ingénierie Sud en qualité d’assembleur ingénierie de soutien. Un métier aux fonctions transverses : chiffrage pour les demandes externes de MASTERIS, conduite de sujets pour les ICC (Bureaux d’études), conduite de Résolutions Structurée de Problèmes et projets de Recherche & Développement sont au programme, soit un quotidien aussi rempli que diversifié.
Deux projets R&D le mobilisent particulièrement :

  • Fine Pitch : un outil détectant les défauts dans les brasures sur les cartes électroniques avec l’appui de l’IA (intelligence artificielle)
  • CBM (condition-based maintenance) appliquée aux moteurs : un changement de paradigme dans la maintenance des moteurs, basé sur l’état de santé de l’organe (déterminé à l’aide de capteurs et d’algorithmes) pour ajuster au mieux la maintenance, tant en temps qu’en coût

Son ambition : développer rapidement ces 2 projets pour en faire de vrais outils, utiles et adaptés pour les agents de production.

« Le facteur humain influence sur tout ! »

Son credo :
« Je m’intéresse énormément au facteur humain, qui influe littéralement sur tout ! Pour un problème donné, il existe un premier niveau de système, le système technique (par exemple, l’alliance d’un moteur). Il faut que ca marche ! Ensuite, il faut que la solution intègre les facteurs humains (ergonomie, interface graphique) pour que les agents aient envie de l’utiliser ! Et, en plus, la solution doit répondre aux critères économiques et être compatible avec l’organisation opérationnelle de l’entreprise. En fin de compte, c’est une approche système que j’utilise dans mes projets, où l’humain garde une place centrale. ».

« À SNCF Voyageurs, nous sommes à l’intersection de la technique et d’un service écologique, avec beaucoup de sujets pointus sur l’électrique, les moteurs… Nous avons la possibilité de pouvoir utiliser des technologies avancées à des fins vertueuses tout en rendant un service écologique, et ça, ça rejoint pleinement mes valeurs. »

Votre coup de cœur du moment ?

L’évolution fulgurante de l’IA générative. Elle va changer beaucoup de choses et dans pas très longtemps !

Votre coup de colère du moment ?

Je suis énervé qu’on n’ait toujours pas réussi à enrayer la hausse des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.

Votre coup de chapeau du moment ?

OpenAI pour nous avoir projetés dans cette nouvelle ère et pour avoir rendu l’IA accessible à tous !

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Nicolas GRUSON – Opérateur de maintenance moteurs de portes

By Mars 2024
NUMÉRO 52 – MARS 2024

Nicolas GRUSON - Opérateur de maintenance moteurs de portes

Technicentre industriel de Rennes

Le handicap n’est pas un frein, le handicap n’empêche rien !

Casser les préjugés et changer de regard sur le handicap. Le portrait tout en retenue de Nicolas Gruson est l’occasion de déconstruire les stéréotypes et de passer outre son handicap. Son intégration réussie au TI de Rennes démontre que l’inclusion est possible.

Aujourd’hui, Nicolas Gruson est un homme épanoui, opérateur depuis 3 ans au Technicentre industriel de Rennes, où il est en charge de la maintenance des moteurs de portes pour tous les types de trains. Un métier qu’il peut exercer dans le confort d’un poste adapté en raison d’un handicap invisible : « La maladie de Crohn m’a été diagnostiqué à l’âge 12 ans ; cette inflammation chronique provoque maux de ventre, pertes d’appétit, périodes de déprime et de la fatigue. Malgré cet obstacle, j’ai toujours refusé d’y voir une fatalité. Je me suis battu pour intégrer SNCF : ce ne fut pas un « long fleuve tranquille », mais je n’ai rien lâché ! » explique Nicolas.

Il a toujours souhaité intégrer la SNCF et être conducteur de train, une ambition malheureusement incompatible avec sa maladie. Qu’à cela ne tienne, Nicolas décide de « mettre le pied dans la porte » et découvre le métier d’agent d’accueil en gare de Marseille Saint-Charles, en décembre 2017, grâce à un contrat saisonnier.
Un premier contrat qui le convainc : il intégrera la SNCF coûte que coûte !

Après une expérience de peintre en bâtiment, il entame des recherches personnelles et fait la découverte du dispositif « Hantrain ».

Ce dispositif « made in SNCF » permet à des personnes en situation de handicap de pouvoir suivre une formation en alternance pour intégrer la SNCF via des métiers spécifiques, avec des conditions de travail adaptées aux collaborateurs en situation de handicap. C’est la révélation pour Nicolas : « ce parcours m’offrait la possibilité de développer de nouvelles compétences dans un secteur qui m’a toujours attiré ». Après un entretien en 2019 où il est orienté vers les métiers de la maintenance, il démarre sa formation en alternance, en septembre 2020, au TI de Rennes, dans le secteur des freins.

Une alternance qui se déroule très bien, à tel point que Nicolas est embauché en 2021 au sein du TI de Rennes, dans son équipe de freinistes. « J’étais habitué à avoir des refus des employeurs par rapport à mon handicap. Ici, j’ai pu bénéficier du confort d’avoir un poste aménagé pour ne pas être dérangé et avoir le confort qui me permet de travailler sereinement »

Et avec les collègues ? « Cela fait 20 ans que je souffre de la maladie, donc je l’aborde naturellement au cours des discussions. Je n’ai pas de complexe à en parler, mais comme c’est un handicap invisible, ce n’est pas forcément le premier sujet de conversation qui vient quand on m’aborde ! »

Le handicap n’empêche rien et Nicolas en est la preuve !

Votre coup de cœur du moment ?

Dans le cadre de mon métier et de mon ancien parcours de freiniste, je vais être formé à la maintenance des vieux engins, notamment ceux qui font partie du patrimoine ferroviaire.
C’est quelque chose dont je suis très fier !

Je vais notamment travailler sur les robinets de mécanicien. Ça rejoint mon amour du travail bien fait et ma curiosité à comprendre le fonctionnement de mécanismes.

Votre coup de chapeau du moment ?

C’est le dispositif Hantrain !

Sans cela, je ne serai pas en poste aujourd’hui à la SNCF. Ce parcours m’a permis de m’intégrer dans la vie professionnelle, de reprendre confiance en moi et d’apprendre un nouveau métier.

Par ailleurs, l’alternance dans le cadre du dispositif Hantrain permet d’avoir accès à un coach de vie, ce que j’ai beaucoup apprécié.
Avant d’entrer à la SNCF, j’étais timide et réservé. Aujourd’hui, je suis nettement plus ouvert

Le dispositif a été créé en 2012, dans le cadre de la politique d’inclusion du groupe SNCF Il permet notamment de faciliter l’embauche de personnes en situation de handicap sur des postes spécifiques, avec aménagement de conditions de travail. Actuellement, le dispositif n’est pas en service au sein de Matériel Industriel mais deux promotions sont en cours de formation en 2024 :

  • Une personne au TEE qui est en apprentissage pour devenir agent de maintenance

  • Une promotion au sein de Transilien pour des agents commerciaux en charge de la médiation avec les clients

Depuis 2012, le dispositif Hantrain a permis de réaliser 162 embauches, sur des postes « cœurs de métier » de la SNCF : opérateur de maintenance caténaire, aiguilleur du rail, agent commercial voyageur, ingénieur cyber-sécurité, technicien de maintenance industrielle ou encore agent de médiation information service.

 Pour en savoir plus :

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Anne LAXENAIRE – Responsable Ressources Humaines du Technicentre Industriel Picardie

By Février 2024
NUMÉRO 51 – FÉVRIER 2024

Anne LAXENAIRE - Responsable Ressources Humaines

Technicentre Industriel Picardie

DE L’AUDACE, DE L’AUDACE, DE L’AUDACE !

Quand Anne Laxenaire prend son poste de RRH au Technicentre industriel de Picardie en été 2020, en pleine crise COVID, elle arrive dans un climat particulier « Entre masques, distanciation sociale et échanges limités, c’était un contexte difficile » se souvient Anne

À cela, il faut ajouter un site industriel et des agents en plein questionnement sur leur avenir. « Le climat social était tendu, le premier schéma directeur du site était au stade d’ébauche ».
Un véritable choc pour celle qui a fait toute sa carrière dans l’industrie et notamment ses armes RH chez Toyota dans les Hauts-de-France. « Je me suis retroussée les manches et je me suis lancée. Mon objectif : insuffler le renouveau au site de Tergnier ».

« Ni trop vite, ni trop lentement, mais par paliers »

« Il fallait aller ni trop vite, ni trop lentement, mais transformer par paliers », se remémore Anne. « Entre 2020 et 2022, nous traitions des sujets lourds et difficiles, comme des suppressions de poste et du mal-être au travail. » En pariant sur le renouveau et la diversification, le site saisit de nouvelles opportunités.
« Nous avions connaissance d’un besoin de rénover des voitures voyageurs Corail mais nous n’avions pas les compétences sur le sujet ». Qu’à cela ne tienne, 10 agents volontaires partent se former sur le site du TI de Charente-Périgord, en décembre 2020.

En janvier 2021, l’arrivée des premières voitures voyageurs en rénovation à Tergnier, est une grande première et une rupture audacieuse et ambitieuse pour ce site historiquement dédié aux wagons. Les 9 premières voitures Corail réussissent à convaincre le scepticisme ambiant : « C’est devenu très rapidement concret, tout le monde a naturellement trouvé sa place autour de cette nouvelle chaîne de production. Les agents ont d’ailleurs noté une transformation positive de leur environnement de travail : moins bruyant, moins salissant… ils ont apprécié ce changement ! »

En décembre 2021 le TI arrête définitivement la maintenance des wagons et se consacre désormais exclusivement à celle de voitures voyageurs. Preuve ultime de sa reconversion réussie : fin 2024, le TI Picardie sera le 7e site à se lancer dans la super-production OPTER.

Fin 2021, la pose de la première pierre du futur centre essieu 4.0 a confirmé officiellement le renouveau du site. « Cet évènement fédérateur, en présence de la presse notamment, a été un vrai catalyseur », se rappelle Anne. Aujourd’hui, le bâtiment est sorti de terre et le site a été labellisé « Usine du Futur ».

Résultat immédiat : « Aujourd’hui, nous avons beaucoup de visites : Pôle Emploi, les agences d’intérim… Nous nous sommes à nouveau ouverts au monde en intégrant de nouvelles recrues et de nouvelles compétences. Notre site a un avenir, cela nous permet de renouer avec la traditionnelle « famille », à laquelle nous sommes très attachés.

Votre coup de chapeau du moment ?

Nous venons de déménager dans nos nouveaux locaux. C’est anodin mais certains agents n’avaient connu que leurs anciens bureaux et avaient fait toute leur carrière dans le même bâtiment. Il y a eu beaucoup de bonne volonté de la part des équipes pour que ça se passe bien et le déménagement s’est fait très sereinement. Pour ça, je leur tire mon chapeau, à tous. Cela a également été l’occasion d’organiser une collecte solidaire au profit de l’ONCF (Orphelinat National des Chemins de fer de France) en vendant aux enchères aux agents le mobilier de l’ancien bâtiment.

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Romain MARTY / DPX Batterie/Brosse/Lavage / Technicentre industriel de Romilly

By Janvier 2024
NUMÉRO 50 – Janvier 2024

ROMAIN MARTY

DPX Batterie/Brosse/Lavage

Technicentre industriel de Romilly

UNE CULTURE SÉCURITÉ
QUI SAUVE LA VIE !

A 36 ans, Romain Marty a déjà passé la moitié de sa vie au sein du Matériel ! Une arrivée en tant qu’alternant en bac pro maintenance, à la rentrée 2005, dans l’équipe des portes. Presque dix ans plus tard, après avoir navigué entre les équipes portes, freins et aménagement intérieur, Romain saisit sa chance et passe « de l’autre côté du miroir » et découvre les fonctions transverses, notamment sous le prisme de la gestion des données techniques, puis de la qualité industrielle où il pose momentanément ses valises pour faire son cursus de « qualif E ». Une fois la qualification décrochée, c’est l’envol vers le management en qualité de DPX Mécanique, puis désormais en tant que DPX de l’équipe Batteries (une PRM historique du TI de Romilly) brosses de contact et lavage.

La sécurité chevillée au corps

En parallèle, il s’inscrit dans la démarche de transformation managériale de la SST (TMSST), dite la démarche « Dupont-De Nemours », une inclinaison qui ne le quittera plus. « C’est mon poste en Gestion des Données Techniques qui m’a vraiment fait prendre conscience du versant « Sécurité » de notre travail. Avant, quand j’étais en prod, c’était justement la prod qui était prioritaire, on avait tendance à mettre en second la Sécurité. Mais il y a eu une transformation majeure, sur le plan national. La démarche TMSST est un autre moyen d’appréhender la Sécurité au quotidien, mais aussi de faire évoluer tout le monde en matière de Sécurité » explique Romain.

Une culture sécurité qui a été d’un recours miraculeux, le 6 septembre 2023. Alors qu’il travaillait durant les vendanges, un homme fait un malaise cardiaque dans le pressoir de l’exploitation vinicole. Romain pratique sur lui un massage cardiaque pendant qu’un collègue initie le défibrillateur automatisé et prévient les secours. Miracle, l’homme revient à lui ! De bons réflexes salués par le médecin chef des urgences de Châtillon sur Seine, qui souligne que les trois premières minutes sont cruciales pour agir face à un malaise cardiaque.

Romain a su réagir efficacement grâce à une formation SST, réalisée quelques mois plus tôt au TI de Romilly. « La SNCF met à disposition ces formations fort utiles, même à l’extérieur de nos murs » souligne Romain. Est-ce qu’il se sent héros ? A cette question, il répond, modestement : « Non, j’étais simplement au bon endroit au bon moment ! » Et avec les bons réflexes, sans nul doute.

« La formation SST que j’ai suivie s’était faite avec un cas d’école que je suis susceptible de rencontrer au quotidien : une électrocution. Dans mon équipe, on travaille tous les jours au contact de l’électricité, donc maintenant je me projette, je suis vraiment conscient que ça peut arriver tous les jours. Pour moi, ces formations devraient être dispensées dès l’école ».

Romain a depuis repris son poste de DPX et son rôle de manager « dans la bonne humeur, avec moi c’est donnant/donnant », de son propre aveu. Un rôle dans lequel il s’épanouit « J’aime travailler en équipe, faire participer les agents à la recherche de solutions à leurs problèmes. J’adore manager, je pense que c’est un trait inné avec lequel on naît ».

Et la suite ? « Je me suis toujours projeté, j’ai des objectifs mais j’ambitionne un poste de management, proche du terrain, avec des challenges ! ». On lui souhaite de beaux défis, mais moins périlleux que celui de sauver une vie.

Votre coup de cœur du moment ?

L’IA ! Nous l’utilisons au TI de Romilly pour vérifier le serrage des brosses de contact. Nous avons mis en place une banque de photos pour comparer tous les points à vigiler, et c’est l’IA qui effectue les contrôles pour nous. Et c’est 100 % gagnant :

Les agents sont moins sollicités et moins fatigués par cette tâche rébarbative
L’IA identifie directement les points qui peuvent être non conformes et les met en exergue
Nous sommes passés de 350 à 500 brosses produites par semaine !

Nous sommes accompagnés par les équipes de MIQM sur le sujet qui est en cours de perfectionnement. Mais côté qualité de vie au travail, c’est carton plein !

Votre coup de chapeau du moment ?

Coup de chapeau à mes agents pour les chantiers de performance que nous avons mis en place ensemble :

Du côté des batteries, nous sommes passés de 25 à 40 batteries révisées par semaine
Du côté des brosses, de 350 à 500
Et l’équipe Lavage s’est adaptée à ces nouveaux rythmes de production et maintient un flux de pièces propres qui permet à tout le monde de travailler

Merci à eux pour leur confiance, ce sont eux qui me permettent de réussir !

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Philippe BETOUS / chef de Projet Réponses à Appel d’Offres pour la Direction Matériel de SNCF Voyageurs

By Mars 2023
NUMÉRO 49 – Mars 2022

PHILIPPE BETOUS

Chef de Projet Réponses à Appel d’Offres pour la Direction Matériel de SNCF Voyageurs

BU MEX

LA SATISFACTION CLIENT , UNE PUNCHLINE QUI FAIT MOUCHE !

Philippe BETOUS , chef de Projet Réponses à Appel d’Offres pour la Direction Matériel de SNCF Voyageurs, est passé par Fret , TER où l’on se retrouve plongé dans la relation client, avec toujours l’envie de le satisfaire. Ce passionné envisage son poste à la BU MEX* comme un « laboratoire » , un lieu d’innovation en prise directe avec la concurrence. Interview portrait.

Le pitch de votre poste ?


Il s’agit de coordonner la réponse des services de Matériel pour des contributions aux appels d’offre qu’ont reçues les Activités TER, Transilien et Intercités. Concrètement, c’est avec les équipes des BU et métiers, à la fois aller chercher la réponse la plus adaptée à l’attente des Activités Voyageurs. Et en même temps, identifier au sein de SNCF Matériel ce qui devra s’adapter, évoluer dans les années à venir pour accompagner les sociétés dédiées, créées à cette occasion .

 

Le fil rouge de votre parcours ?


Le client et la satisfaction client sans conteste ! J’ai eu la chance, depuis mes premières années réalisées dans l’exploitation, d’avoir exercé des métiers toujours en lien avec le client, qu’il soit Fret ou Voyageurs d’ailleurs.

 

Aujourd’hui, quels sont vos défis sur votre poste actuel ?


Arriver à vraiment satisfaire les équipes réponse à appel d’offres qui se démènent pour faire la meilleure réponse possible et gagner, et qu’elles soient convaincues que nous, SNCF Matériel, sommes à la hauteur de leurs attentes en termes de performance

Pour vous , quels sont les « marqueurs » d’une RAO réussie ?


J’en vois 3 .

1. Un client satisfait : l’Activité Voyageurs a atteint son objectif
en partie grâce à notre contribution.

2. Un mix permanent d’innovation, de co-construction
productive et de soutien

3. … et bien évidemment remporter les marchés pour SNCF
Matériel !

 

Des obstacles ?


Non, pas en tant que tel. Le métier Matériel est très large et donc pas facile de l’apprécier dans son ensemble. Mais c’est enthousiasmant ! J’ai été positivement étonné de l’avancement de la culture client au sein de SNCF Matériel et de sa réelle ouverture pour répondre efficacement aux attentes des Activités.

Actuellement les équipes SNCF Matériel planchent sur 11 RAO simultanément dans des délais très contraints. Des appels d’offres pour IDF Mobilités, les Régions (Grand Est, Hauts de France, Pays de la Loire), sur les relations Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux d’Intercités. Du tram-train, des AGC, Régiolis, X73500 etc… une grande variété de conditions et d’attentes selon les Autorités Organisatrices

Une rencontre qui vous a marqué ?


Ma rencontre avec le client Solvay en 2006. C’était ma première rencontre d’un client SNCF en direct. Je me suis fait « enguirlander » et remonter les bretelles car la production n’était pas au niveau attendu. Pour mémoire et recontextualiser ce RV, c’était le 1er appel d’offres pour lequel SNCF avait répondu dans un monde ouvert à la concurrence. Après 3 semaines d’exploitation, la qualité n’était pas au rendez-vous. Le client industriel s’inquiétait pour sa production, son entreprise et commençait à douter de ce que nous, SNCF Fret, étions vraiment capable de délivrer. Cela a été un très bel échange au cours duquel nous nous sommes engagés à remettre les choses en ordre …et c’est ce que toutes les équipes impliquées ont fait

Votre business mantra ( devise, dicton ..)


Le fondateur d’ITL (filiale du Groupe Captrain D) reprenait souvent, en affaires, le dicton de la 1ère guerre mondiale « leben und leben lassen » qu’il transposait en faveur de négociations justes et équitables.

Le parcours de Philippe BETOUS en 5 dates

1995

Entrée à la SNCF et formation à l’Ecole du Transport

2003

Une coopération Fret – Traction pour faciliter le développement d’un trafic en pleine croissance : la nouvelle carte des UP Traction pour le combiné

2008

Responsable d’une filiale Fret à Francfort: nouveau métier, un horizon européen, la crise financière, et pourtant des développements d’activité significatifs dans un contexte de concurrence ouverte

2016

La création en Lorraine d’un Établissement de Service Voyageurs réunissant tous les métiers (sauf M) au service du client TER: une organisation puissante, qui préfigure en partie les sociétés dédiées

2021

Le lancement du projet MASS TRANSIT sur le sillon lorrain, une des toutes premières lignes TER en forte croissance de fréquentation (x2 en 10 ans).

*BU Mex = Business Unit Maintenance en Exploitation (coordination et réalisation de l’ensemble des métiers de maintenance en exploitation des matériels roulants.

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Mathieu KELLER / Ingénieur Sous-Système Frein TGV / Ingénierie du Matériel / Cluster Ingénierie Est

By Septembre 2022
NUMÉRO 48 – SEPTEMBRE 2022

MATHIEU KELLER

INGÉNIEUR SOUS-SYSTÈME FREIN TGV

INGÉNIERIE DU MATÉRIEL - CLUSTER INGÉNIERIE EST

Rencontre avec Mathieu KELLER, dont le métier d’ingénieur système est encore très peu connu du grand public. Un comble pour ce passionné de partages et de la transmission des savoirs.

D’apprenti à Ingénieur technique à SNCF Matériel, Mathieu fait son « grand » bonhomme de chemin en toute discrétion et finesse ; ou plutôt, avec il faut l’avouer pas mal d’huile de coude. Certes, Mathieu est « mesuré » mais il n’a pas sa langue dans sa poche. Concevoir, analyser, proposer des solutions techniques n’exclut de partager, d’échanger, d’expérimenter et d’être un touche à tout.

Son parcours en est la preuve. À l’issue de sa formation, Mathieu a intégré une entité en charge de la supervision technique des installations stratégiques de l’EIM TGV Paris Sud-Est. Puis, il retourne en Alsace, sa région natale, pour rejoindre l’Ingénierie du Matériel. Après divers postes, en 2016, Mathieu devient responsable sous-système frein pour TGV.

Un libellé somme toute bizarre qui nécessite quelques éclairages !

« Ma mission consiste à piloter, intégrer et fiabiliser des systèmes complexes. Je fais le lien entre les organes, l’Ingénieur Composants Clés (ICC) et l’engin, tout au long de la vie de de la rame. Pour ce faire, je suis en étroite collaboration avec les ingénieurs vie série. »

Les freins et l’anti-enrayage TGV constituent son périmètre d’action ; un scope technologique très large et hautement sécuritaire qui mixe mécanique, électrotechnique, et informatique. Et même si Mathieu, se définit avec humour comme « ayant deux mains gauches », cela ne l’a pas empêché de créer un réseau technique, une communauté « FREIN » dont il est fier.

Et pour cause : avec 4500 vues, 180 abonnés, 20 acteurs, ce ne sont bien évidemment les chiffres des influenceurs TIKTOK mais c’est la réalité de Mathieu et des référents techniques qui s’engagent pour le TGV.

Crédit photo – SNCF

« En arrivant sur le poste, j’ai réalisé de nombreuses tournées terrain afin de travailler les sujets avec les techniciens. Mon mode opératoire était simple et le même dans tous les établissements visités : au lieu de demander au technicien de faire le job, je le faisais avec lui. Ainsi, j’ai pu identifier dans chaque entité des agents détenteurs d’un savoir-faire unique et installer ainsi un maillage territorial fort et actif, basé sur le partage et la transmission. »

Et le résultat est probant : la réalisation des analyses et les résolutions techniques suite au heurt d’une rame TGV sur un butoir en un temps record ou le dépannage d’une rame OUIGO démontrent l’extrême efficacité et réactivité du travail en réseau.

Le parcours de Mathieu KELLER en 5 dates

1998

Entrée au CFA M centre de formation des apprentis du
Matériel.

2002

1ère expérience en tant que superviseur technique des installations stratégiques d’un technicentre de maintenance parisien.

2014

S’engage comme jury VAE (validation des acquis de l’expérience), pour les niveaux d’enseignement de 4 à 6. « C’est un peu mon bol d’air professionnel. »

2019

Devient Expert Niveau 1 du réseau SYNAPSES : cluster
maintenance.

Après 2022

De nouvelles perspectives avec l’arrivée du TGV M.

3 questions à Mathieu KELLER

UNE CARACTÉRISTIQUE, UN MOT, UN DICTON

« La connaissance est la seule chose qui s’accroît lorsqu’on la partage. »

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Célia MILLE / DPX Révision Essieux / Technicentre Industriel de Nevers-Languedoc, site de Nîmes

By Mai 2022
NUMÉRO 47 – MAI 2022

CÉLIA MILLE

DPX RÉVISION ESSIEUX

TECHNICENTRE INDUSTRIEL DE NEVERS-LANGUEDOC, SITE DE NÎMES

« Une poigne de fer dans un gant de velours »

Les femmes sont-elles des hommes comme les autres quand il s’agit de manager ? Le management très participatif de Célia, DPX Révision Essieux au TI de Nevers-Languedoc, réfute toute vision sexiste de la question. Pour elle, « en donnant du sens, l’équipe va plus vite, plus loin et bien mieux », son mode de fonctionnement combine travail collectif, énergie positive et bienveillance au quotidien. Portrait d’un « bout de femme » qui envoie du lourd ! 

Crédit photo – SNCF

Pas moins de 23 agents sous sa coupe et cela ne lui fait pas peur. Célia accompagne au quotidien « ses garçons » comme elle les appelle. Une équipe soudée dont elle est très fière car elle a réussi à créer une réelle cohésion entre eux. On peut presque parler d’une petite famille que Célia prend plaisir à retrouver chaque matin : « S’il peut m’arriver d’avoir des difficultés personnelles ; lorsque j’embauche au TINL le matin et que je les entends plaisanter dans l’atelier, je peux être certaine de passer une bonne journée. S’ils vont bien, je vais bien » s’émeut-elle. 

À leurs côtés, Célia veille quotidiennement à ce que les essieux confiés à l’UO MI soient démontés, grenaillés, expertisés, reboités et peints selon les protocoles mis en place. Car si garantir la sécurité des pièces pour le client est la clé de voûte du TI, s’assurer que les process sont clairs et bien conformes est l’autre cheval de bataille de Célia.  « Bien sûr, l’erreur est humaine et acceptable. Par contre, si un process n’est pas respecté malgré mes conseils et attentes claires, le rappel à l’ordre est ferme et immédiat ». Un juste dosage entre rigueur et souplesse : « Il faut être sincère sur ce genre de poste. J’ai mis 18 mois pour rééquilibrer la balance des tensions internes et gagner leur confiance ». Une main de fer dans un gant de velours est l’expression consacrée, qui s’applique parfaitement ici.

Célia prend soin de ses agents avec beaucoup d’engagement et de sincérité. Présente à leurs côtés en toutes circonstances, non seulement elle écoute leurs inquiétudes ou les conseille au besoin, mais surtout elle  s’engage avec  eux pour résoudre les problèmes inopinés et les imprévus le plus rapidement possible. 

Sens de l’écoute, souci des autres, empathie, ces 3 qualités sont innées  chez Célia : « Certains vont être plus à l’aise que d’autres sur un sujet, alors j’insuffle la tolérance et le savoir-être bienveillant entre eux, je souhaite qu’ils s’entraident et qu’ils apprennent à être patients sur l’acquisition des compétences au rythme de chacun ». Célia mise sur l’apprentissage, le travail collectif et participatif pour fédérer le groupe tout en mettant en avant  les qualités de chacun. Son management, Célia l’assume, permet d’assurer une production de qualité. Si les agents sont « bien dans leur peau », les résultats de leur engagement professionnel se font positivement et mécaniquement ressentir. Le rôle de chacun est crucial dans cet écosystème bien huilé, mais néanmoins chahuté lors d’expertises réalisées au pied levé en cas d’avaries accidentelles sur une pièce. Sa « marque de fabrique » ? La proximité. Une attente clairement formulée par son équipe lors de sa prise de poste. « Au début, ils m’ont fait découvrir leur métier avec beaucoup de bienveillance, j’aimais être avec eux pour mieux m’approprier leur univers. En retour, j’essayais de les accompagner pour une meilleure cohésion entre eux ». Un deal audacieux et gagnant !

Ecouter, partager, s’entraider et se rendre disponible, Célia maîtrise le multi-tasking (NDLR : multi-tâches) au quotidien. La journée démarre par des rituels immuables :  saluer ses coéquipiers « pour recueillir l’humeur de chacun », fixer les objectifs lors de la « 5 minutes » et rappeler les consignes de sécurité sur lesquels elle est intransigeante. Puis gestion de son « job » de DPX (gestion de l’approvisionnement, suivi administratif…). En cours de journée, elle retrouve individuellement « ses garçons » pour effectuer avec eux soit un point informel sur la journée, soit une veille réglementaire. Cette confiance en elle, Célia la doit aux encadrants SNCF qu’elle a rencontré durant son parcours SNCF riche et varié, réalisé notamment en gare.  Ils lui ont transmis ces valeurs de cohésion et de reconnaissance, qui l’ont forgée et qu’elle s’efforce de transmettre à son équipe actuelle. Des valeurs viscéralement ancrées qui perdureront sans aucun doute dans ces prochains postes. Elle n’en oublie pas pour autant de prendre du temps pour elle, pour souffler et décompresser. Son rituel du  vendredi après-midi, si la météo le lui permet, s’échapper, et enfiler ses rollers pour 1h30 d’évasion. 

Crédit photo – SNCF

Le parcours de Célia MILLE en 5 dates

2003

Formation Agent de Service Commercial Voyageur Gare (ASCVG) puis 1er poste mixte Vente/Escale sur le réseau RER E en gare d’Haussmann St Lazare et Magenta.

2007

Le 03 avril à 13h16, la rame TGV d’essai V150 d’Alstom a battu le record du monde de Vitesse sur rail à 574,8 km/h. Ce projet collectif de grande ampleur du TGV EST EUROPÉEN auquel j’ai eu la chance de participer en tant qu’Agent Commercial reste une grande fierté est à jamais gravé dans ma mémoire.

2014

En mai, remise des diplômes de Technicien Commercial Voyageur (QE) : la reconnaissance de mon engagement et un accomplissement personnel après 8 mois de formation intensive. Prise de poste Chef d’escale Avignon TGV en septembre. J’y ai vécu 4 belles années de grande intensité.

2018

DPX Révision Essieux pour l’activité Matériel à l’UO MI à Nîmes-Courbessac au Technicentre Nevers-Languedoc. La confiance alors accordée par l’activité à travers le DUO en place me porte encore aujourd’hui.

2025

Je suis attirée depuis peu par l’approfondissement de mes compétences en management ou en coaching. J’aspire à occuper un poste RH dans l’ accompagnement de carrière des agents (ex GK/ CK, recrutement, etc.) soit pour leur déroulement soit pour leur réorientation, tout en suivant de près l’ évolution du projet « TOUS SNCF », via une mission impliquante au sein du pilier  » Engagement et satisfaction des salariés  » .

3 questions à Célia MILLE

UNE CARACTÉRISTIQUE, UN MOT, UN DICTON

« Ce qui ne me tue pas, me rend plus forte »

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