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Octobre 2020

Samir AHROUR / Ingénieur d’essai Pôle électrique Ligne / Agence d’Essai Ferroviaire

By Octobre 2020
NUMÉRO 23 – OCTOBRE 2020

SAMIR AHROUR

INGENIEUR D’ESSAI POLE ELECTRIQUE LIGNE

AGENCE D’ESSAI FERROVIAIRE

« Quand Samir troque les gants de mesure contre les gants de Muay Thaï »

Mieux vaut être « copain » avec Samir, car lorsqu’il range ses EPI au placard, il enfile ses gants de Muay Thaï, anciennement boxe thaïlandaise. Mais rassurez-vous, c’est une discipline sportive qu’il prend plaisir à partager avec ses collègues de l’Agence d’Essai Ferroviaire lors des activités QVT (Qualité de Vie au Travail). Toutefois, avant de « monter sur le ring », Samir prend à cœur sa casquette principale : celle d’ingénieur d’essai au pôle électrique de l’AEF.

Crédit photo – SNCF

C’est à Samir et ses équipes que revient la délicate tâche d’effectuer toutes les mesures nécessaires et indispensables pour analyser le comportement dynamique d’un pantographe vis-à-vis d’une caténaire. En effet, on ne s’en doute pas mais derrière chaque élément électrique qui constitue un train, il existe tout un processus de vérifications, de mesures, de contrôles et Samir AHROUR fait partie d’une de ces équipes qui travaillent à l’AEF, et qui s’assurent que le « courant passe bien ». Lorsqu’il sillonne le réseau ferré national (RFN), ni une ni deux, Samir est dans les « starting blocks ». Il revêt sa tenue d’ingénieur d’essais et appareils de mesure à la main, et effectue sa mission avec dévouement et sérieux. Et lorsqu’on titille le courant, pour effectuer des mesures de captage, mieux vaut en effet prendre toutes ses précautions ! Il doit s’assurer que l’interaction mécanique et électrique entre le pantographe et la caténaire fonctionne bien et respecte les normes exigées. Pour y parvenir, une multitude de capteurs: tension, courant, forces, accéléromètres, déplacements, etc. sont rigoureusement installés sur la toiture et dans les coffres électriques du matériel roulant. Samir et son équipe sont aussi amenés à réaliser des essais d’homologation : vérification de la compatibilité d’un matériel roulant avec la signalisation, les télécommunications, les sous-stations et les caténaires mais également d’autres types de tests sur un ou plusieurs organes électriques d’un matériel roulant pour une mise au point. C’est tout un processus qui est mis en place pour vérifier que le matériel est exploitable et fonctionne correctement avant et pendant la phase d’essai. Selon un cahier des charges précis, il exécute sa batterie de tests et rend compte ensuite via un rapport, l’ensemble des résultats recueillis. C’est une autre facette de son métier.

De retour dans les bureaux de l’AEF, Samir endosse son rôle de rédacteur et prépare un rapport complet et détaillé de ses mesures. Il appartient ensuite au client, qui peut être le CIM (Centre d’Ingénierie du Matériel) ou le constructeur lui-même, de donner son « GO » pour l’homologation du pantographe testé. C’est alors l’occasion de changer de casquette pour Samir et de prendre son rôle de chef d’essais. Il prépare les chantiers à venir et les dispatche à ses collègues. Ce métier absolument pas routinier est apprécié par Samir à sa juste valeur : « Nous n’avons aucune journée type, l’environnement change souvent et il faut s’adapter à notre commanditaire. ». Chacun d’entre eux dispose de son propre cahier des charges et de ses contraintes. Samir les connait et sait s’adapter afin d’être garant d’une sécurité infaillible sur les mesures à effectuer. Il arrive d’ailleurs parfois que des mesures électriques soient réalisées sur du matériel roulant d’un réseau ferré étranger. Samir se souvient de ses expériences passées sur des projets à l’international (Italie et Maroc) pour lesquelles il avait été missionné plusieurs mois. En effet, ce sont les rencontres et le partage entre les équipes de métiers, d’entreprises ferroviaires, de sociétés et de cultures différentes qui l’ont le plus marqué car « ce sont des opportunités où l’on s’enrichit personnellement et où l’on étend ses connaissances professionnelles » précise Samir. Ce métier riche, passionnant et loin d’être ennuyeux plait à cet ingénieur d’essai, positif et plein de ressources. Quand il a un besoin « d’évacuer » les tensions qui peuvent parfois peser, Samir s’adonne à sa passion pour le Muay Thaï pour exhorter le « trop plein » et l’introduit même au sein de l’AEF.
Le Muay Thaï est une discipline qui défoule, mais qui requiert une pratique régulière pour en tirer de véritables bénéfices, et Samir l’a bien compris. Cet art martial est une discipline complète qui peut se pratiquer par tous. Il est une solution efficace au stress quotidien, et permet de développer la confiance en soi pour plus de bien-être et améliore la condition physique. Ce moment de partage sportif est un moyen de créer du lien social et de renforcer la cohésion entre les collaborateurs. Titulaire d’un brevet professionnel pour enseigner cet art martial, il a eu l’opportunité de le proposer en atelier QVT à ses collègues. Un rendez-vous qui a remporté un franc succès car ils se sont pris au jeu et en ont vite compris les avantages. Après un rapide échauffement, Samir montre les gestes principaux techniques, sources de défoulement sur du matériel de frappe pour se challenger sur le dépassement de soi. En tant qu’animateur, Samir encadre, explique les bonnes postures, exécute des démonstrations et se sent utile auprès des participants en herbe. « Ce sport en entreprise est un outil de prévention qui permet aux agents de l’AEF de lutter contre des facteurs à risques comme la sédentarité, les TMS (Troubles Musculo Squelettiques) et les RPS (Risques Psycho Sociaux) » conclut Samir.

Le parcours de Samir AHROUR en 5 dates

2006

Diplômé d’une licence automatisme et informatique industrielle. Embauché à l’Agence d’Essai Ferroviaire pour réaliser des essais au laboratoire électrotechnique

2008

Chargé du banc d’essai moteur nouvelle génération

2010

Rejoint l’équipe de mesureur afin de réaliser des essais de captage et courants perturbateurs sur matériel roulant

2015

Chef d’essai en ligne électrique

2025

J’aimerais enrichir mon expérience en essais électriques afin de toujours mieux répondre aux besoins et contraintes techniques de nos clients

3 questions à Samir AHROUR

UNE CARACTERISTIQUE, UN MOT, UN DICTON

« Là où se trouve une volonté,
il existe un chemin. »

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Séverine SANT/ Tourneuse fraiseuse / Technicentre Industriel de Nevers-Languedoc – Site de Nîmes

By Octobre 2020
NUMÉRO 22 – OCTOBRE 2020

SÉVERINE SANT

TOURNEUSE FRAISEUSE

TECHNICENTRE INDUSTRIEL DE NEVERS-LANGUEDOC – SITE DE NIMES

« Le parcours d’une battante »

Rien ne prédestinait Séverine à devenir tourneuse fraiseuse, c’est pourtant le métier qu’elle avait choisi, et ce depuis ses années lycées, il fallait donc qu’elle prenne cette voie, coûte que coûte ! Mais avant de pouvoir s’adonner à sa passion, Séverine a traversé des épreuves difficiles où personne ne croyait en elle. Puis un jour, le déclic : elle a pris son courage à deux mains et s’est élancée dans cette folle aventure et ne regrette absolument rien.

Crédit photo – SNCF

Séverine est une femme qui a du cran. Et elle l’a démontré. Depuis le banc du lycée, où elle a eu l’occasion de visiter une usine œuvrant sur ces machines de tourneur fraiseur, elle a eu comme une révélation. Voilà ce qu’elle voulait faire et rien d’autre ! Le bac STI (Sciences et Technologie de l’Industrie) en poche, elle cherche à percer dans ce métier. Malheureusement, les aléas de la vie ont fait qu’elle n’a pas pu se tourner immédiatement vers ce secteur d’activité. Alors Sévérine a travaillé durant 17 ans dans le commerce, réalisant des métiers qui ne lui convenaient absolument pas, se levant chaque matin sans réel but. Puis, un jour Séverine a dit stop. Malgré les railleries, Séverine a retroussé ses manches et repris ses études. Pleine de confiance en elle et surtout déterminée cette fois-ci à percer dans le métier de tourneur fraiseur, elle cherche activement un lycée pour adulte, y passe une année de formation et repart avec le « Titre professionnel de tourneur fraiseur sur commandes numériques et machines conventionnelles». Voilà qui « en jette » ! Durant cette période, Séverine a effectué deux stages en entreprise dont un chez SNCF, au technicentre de Béziers. Elle a alors la chance d’y rencontrer les bonnes personnes au bon moment : son formateur croit en elle et en ses capacités. Séverine a enfin prouvé qu’elle était faite pour ce domaine et rien ni personne n’allait désormais l’empêcher d’y arriver. C’est avec le soutien incontestable de son tuteur de stage, Olivier LACQUIT et des responsables du technicentre, qu’elle fait sa place petit à petit et devient un maillon essentiel de la chaîne de production du site. Séverine est embauchée d’abord en CDD, puis en CDI sur le site de Nîmes.

C’était un pari fou et osé, et Séverine a franchi un sacré pas. Voilà une femme combative et qui ne s’est pas laissée impressionner par ce monde plutôt masculin. Elle travaille avec passion, détermination et surtout avec plaisir. Désormais, elle se lève chaque matin en se disant « je suis utile dans mon métier ». Aujourd’hui, Séverine occupe un poste d’usineur : elle fait l’alésage de la partie interne des roues d’après des côtes très précises pour que l’axe puisse entrer à l’intérieur. Concrètement, à partir d’un dessin technique et d’une matière brute, elle donne à la pièce un profil soit cylindrique ; soit le métier de tourneur, soit « cubique » appelées prismes ; c’est le métier de fraiseur. Elle est polyvalente et capable de travailler sur ces trois postes de l’atelier : axes, roues et disques de freins qui nécessitent aussi bien de savoir manipuler des machines conventionnelles que des machines à commandes numériques. Cette diversité lui plaît, et est la clé de sa plus-value. Ponctuellement, elle est formatrice sur les machines traditionnelles, pour lesquelles les compétences disparaissent peu à peu. La manipulation de ces deux types de machines ne l’effraie pas.
À ce titre, Séverine se souvient avec émotion d’une anecdote qui l’a marquée : une machine était en panne malgré sa grande utilité. Une trentaine d’essieux « attendaient » d’être réparés. Séverine s’attache à la réparer durant une semaine. Après des heures d’étude de documents, de décryptage de notices, elle parvient à définir un programme, a réalisé des tests qui s’avèrent concluants! Une prouesse technique qui a débloqué la situation et a fait l’objet de l’innovation du mois. « Je fais enfin ce que j’ai toujours voulu faire et ce que j’aime. Quand quelqu’un croit en toi, tout est possible ! ».
Seule femme de l’atelier devant les machines, elle a fait sa place et s’y sent bien. C’est d’ailleurs ce qu’elle a envie de démontrer aux lycéennes lors des journées portes ouvertes qui ont lieu chaque année au technicentre et à l’occasion des « Girl’s Day ». Elle est convaincue que ce genre de poste n’est pas exclusivement masculin. Séverine vit de sa passion et en parle avec fierté et émotions car le chemin n’a pas été sans embûche. Rétrospectivement, elle est fière d’avoir eu le courage de franchir ce cap. Cette reconversion professionnelle est également une belle leçon de vie pour ses enfants, la preuve que tout est possible avec de la volonté.

Le parcours de Séverine SANT en 5 dates

2014

Début de ma démarche de reconversion professionnelle

2015

Épreuves de sélection et intégration d’une formation d’usineur pendant 9 mois

2016

Stage suivi de plusieurs missions d’intérim au technicentre de Béziers

2017

Embauche au technicentre de Nîmes en tant que Tourneuse-Fraiseuse

2025

Créer et diriger une cellule de programmation afin d’intervenir sur tous les technicentres SNCF de France

3 questions à Séverine SANT

UNE CARACTERISTIQUE, UN MOT, UN DICTON

« Nous avons tous des rêves, mais pour les réaliser il faut de la détermination, du courage et beaucoup d’efforts. »

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