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Mai 2019

Arnaud GURHEM / EXPERT ESSIEUX

By 14 mai 2019juin 6th, 2019No Comments
NUMÉRO 02 – MAI 2019

ARNAUD GURHEM

EXPERT ESSIEUX

CAMPRA

La crise essieux survenue en 2010 a été résolue collectivement, grâce à l’engagement des équipes des TM de Paris- Nord et de Villeneuve. Le portrait présenté ici ne minimise en rien cette mobilisation.

« Roue qui tourne ne rouille pas » dit un proverbe grec. Ce pourrait être le mantra d’Arnaud Gurhem. Avec son catogan plaqué en arrière et ses tatouages, le technicien détonne. A force de travail et d’acharnement, l’ancien mécanicien est devenu expert essieu au sein de la direction du Matériel. Son défi quotidien ? Adapter les règles de maintenance et l’organisation du travail à l’innovation, pour ne pas rater le train du progrès et faire en sorte que la roue tourne en faveur de SNCF.

Crédit photo SNCF

20 petites secondes.
C’est le temps qu’il faut aujourd’hui pour contrôler les centaines de roues d’un TGV et les essieux qui les relient. Une prouesse technique, en passe d’être industrialisée, et sur laquelle Arnaud travaille depuis 2015. En partant de bancs de maintenance utilisés aux Etats-Unis pour le fret, il a réalisé des bancs adaptés à la grande vitesse, avec un système de détection par laser et caméras. Ainsi, le TGV circule à 30 km/h sur le banc et tous les essieux sont auscultés en 20 secondes. Auparavant, il fallait arrêter le train plusieurs heures pour prendre les mesures manuellement.

« Il y a une technologie qui fait qu’il faut toujours aller plus vite, on s’adapte pour garder notre travail », explique Arnaud.

Ses gains de productivité sont, pour lui, la condition sine qua non du maintien de la performance de SNCF et plus largement de l’avenir des cheminots.

Cette conviction, il la tient des « crises » qu’il a eu à gérer depuis son arrivée à SNCF en 1997. La roue du progrès a parfois quelques bosses et accrocs en avançant…

En 2010, il doit faire face à une très grave crise essieux sur la ligne D. A l’époque, on craint même de devoir mettre à l’arrêt les 155 trains de la ligne. Arnaud, alors rapporteur mécanique à Paris Est, est appelé par le directeur Transilien et résout l’incident. Idem plus récemment, en juillet 2017, lorsqu’un problème impacte des Transilien à la gare St Lazare. Dans l’atelier de maintenance, les trains entrent en flux continu avec les mêmes défauts aux roues, alors que la plupart étaient en bon état deux mois auparavant. En cause : une modification de parcours qui a entraîné plus de freinages et d’accélérations qu’à l’ordinaire. Pour répondre à l’urgence, Arnaud conçoit en une semaine un nouveau plan de maintenance.

« L’innovation est allée plus vite que l’organisation, il faut donc changer le système de management assez vite pour suivre les évolutions » estime-t-il.

Or, la roue de l’innovation ne s’arrête jamais de tourner.
L’équipe projet à laquelle il appartient travaille déjà sur un banc de maintenance permettant de contrôler l’intégralité d’un train (caisses, pantographes, organes de frein, etc). En 2015, il a également remporté le Prix de l’Innovation, grâce à son application « Dojo » – clin d’oeil à sa passion pour les arts martiaux – qui répertorie les différents défauts des essieux et facilite le travail de maintenance.

Le parcours d’Arnaud Gurhem en 5 dates

1997

Agent au tour en fosse de Paris Nord

2000

Diplômé d’un DUT en génie industriel / maintenance

2005

Rapporteur mécanique à Paris-Est

2011

Expert essieux à la direction du Matériel

2025

Diffuser les nouvelles technologies dans tous les établissements Matériel

3 questions à Arnaud Gurhem

UNE CARACTERISTIQUE, UN MOT, UN DICTON

« Je suis rentré à la SNCF complétement par hasard, puis j’y ai trouvé des gens qui sont devenus des amis. »

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